C'est aujourd'hui le grand jour de gloire du Roi Démon ! Aujourd'hui même que le sort de la Nuit Eternelle a été lancé ! Etiez-vous heureux en cette abominable journée ensoleillée ? Avec vos oiseaux qui chantaient et vos papillons qui volaient dans votre Royaume de Petit Paradis ? Vous n'étiez pas tous ensemble ni aux mêmes endroits lorsque le spectacle commença. Je vais me faire le plaisir de vous raconter tout en détail, afin que vous n'oubliiez jamais ce jour merveilleux !
C'est au dessus du palais royal, dans le ciel bleu immaculé, qu'est apparu ce nuage noir profond. Il s'est étendu en silence, privant peu à peu le royaume de ses rayons de soleil. Si ça s'était arrêté là, ce serait bien triste. Heureusement, ça continu ! De ce monticule sombre et menaçant, des colonnes se sont formées, reliant ciel et terre, et leurs brumes nauséabondes se sont répandues dans vos rues et immiscées dans vos murs.
Peu importe où vous étiez ou ce que vous faisiez, vous avez remarqué cette météo des plus étranges, et vous avez commencé à vous poser des questions. Tous ces visages plein d'incompréhension ! Si vous saviez à quel point le Roi Démon s'est délecté de cet infime changement...hihihi...
Les oiseaux ne chantaient plus. Les arbres mouraient. Les fleurs fanaient. L'herbe et les récoltes séchaient. Les élevages s'affolaient. Certains d'entre vous commençaient même à tenter de partir. Le sol s'est alors fendu de part et d'autres, laissant échapper de fine volutes de gaz. Certains endroits se sont même transformés en trous, dont vous avez vu des squelettes sortir. Certains n'étaient que des tas d'os, d'autres étaient armés. Ce détail n'est pas si important. Ce qui l'est en revanche, c'est que cette armée terrifiante a commencé à attaquer tout ce qui passait sous ses orbites vides. Même ses propres congénères...hahum... J'ai dit que cette escouade était terrifiante, pas intelligente ! Comme pour confirmer qu'il n'y avait aucun espoir, sont alors descendues du ciel des créatures encore jamais vu. Si elles n'étaient pas très nombreuses, elles étaient merveilleusement plus cauchemardesques. Avec des ailes de chauves-souris de deux mètres d'envergures couvertes de plumes noires, des serres longues et acérées, un corps à demi entre déplumé et écailleux, et surtout cette magnifique tête aux yeux rouges et à la gueule armée de crocs prêts à sucer du sang frais... Les Vautsouris sont splendidement effroyables. Si vous saviez comme le Roi Démon et moi avons ri lorsque nous avons vu deux d'entre eux emmener votre « Grand Mage » ! C'était hilarant.
Bien vite, Petit Paradis a été déserté. Et vous vous retrouvez maintenant tous au même endroit, au milieu de nul part, perdus dans le brouillard de ces terres désolées.
Comment vous sentez-vous ? Qu'allez-vous faire ? Dans quelle direction allez-vous partir ? Nous vous offrons une nouvelle vie pleine de rebondissements, amusez-vous, profitez-en !
Le Roi Démon
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La Nuit Eternelle vient de tomber
Mes monstres ! Mes démons !
Aujourd'hui, je vous offre ce merveilleux carnage paradisiaque. Vous en rêviez ? Etiez-vous aussi ennuyés que moi de voir ce bonheur débordant et dégoutant ?
Nous montrerons à tous ces culs-terreux à quel point notre mode de vie est tellement plus amusant et gratifiant. Foncez, saccagez, brûlez, mangez ! Profitez de cette nouvelle terre ! Rendez-moi fier !
Eudora Sapphore
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Dans sa petite librairie léguée par sa défunte grand-mère, il n'y avait aucun client ce jour. Il faisait trop beau pour venir s'enfermer dans un vieux magasin rempli de bouquin poussiéreux et gérer par une demoiselle incapable d'aligner trop mots. Alors Eudora avait simplement passé sa matinée à lire, boire du thé et manger quelques petits biscuits sablés. Lorsqu'elle dû s'éclairer pour continuer sa lecture, elle se posa seulement la question du temps. La nuit était déjà tombée ?
Elle jeta donc un œil au ciel depuis sa fenêtre, pour découvrir non pas la tombée du jour, mais une sorte de gigantesque brouillard noir opaque qui s'étendait à grande vitesse dans le ciel. Cet évènement n'avait rien de naturel !
Inquiète, elle se dit qu'elle pourrait trouver plus d'informations au Palais, dans la Tour des Mages. Elle fourra ses bouquins les plus importants dans sa besace, ramassa quelques biscuits et se mit à courir en direction de son lieu d'enseignement. Pour une jeune fille qui passe son temps à lire et essayer de développer sa magie, cet effort physique était un véritable combat ! Elle dû s'arrêter plusieurs fois pour reprendre son souffle... elle avait les joues rouges, le souffle haletant, les mains tremblantes d'épuisements. Vraiment, il faut que je me mette à faire un minimum de sport pensa-t-elle, sans trop vraiment y croire.
En vérité, après une dernière pause, elle n'a jamais atteint la grande tour.
Elle s'est faite prendre dans une masse de gens fuyants le palais, les rues, le royaume. Et pour être honnête, quand elle vît des squelettes armés jusqu'aux dents dévaler les allées, menaçant, saccageant et blessant, elle prit la tangente sans demander son reste. Elle n'avait finalement pas besoin d'informations au point de risquer sa vie. De plus, la situation était plutôt clair ! Et ses espèces de volatiles inconnus aux bataillons... n'en parlons pas ! Du coin de l'œil, elle avait vu deux d'entre eux emporter le Grand Mage. Il était suffisamment puissant pour survivre, mais la question était surtout de savoir où il était emmené... Pas trop le temps de penser à ça pour le moment ! Sauver sa peau d'abord permettrait d'aider les autres ensuite !
Pour finir, Eudora arrêta de fuir lorsqu'elle se retrouva au milieu de nul part, un endroit inconnu, méconnaissable. Était-elle encore sur les terres du Royaume de Petit Paradis ? Tout y était désolé. Autour d'elle se trouvait la ruine, la nature morte, et des centaines d'autres habitants chassés de chez eux. Qu'allait-il se passer maintenant ?
Le Grand Mage n'était pas là. A première vu, le Roi non plus... Y aurait-il quelqu'un de suffisamment confiant pour guider ce peuple désœuvré et déboussolé ?
Il fallait attendre que chacun reprenne ses esprits, la réponse serait bientôt donnée...
Églantine Brin
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À chaque histoire, il y a toujours un début. Elle a commencé par une journée ordinaire comme il en est de coutume au Royaume de Petit Paradis. Rien ne laisse penser qu'elle sera différent des autres, qu'elle virera au cauchemar. À l'aube, Églantine se réveille ; c'est sa routine habituelle. Elle quitte sa modeste chaumière avec sa famille pour travailler dans les champs. L'ensoleillement la met de bonne humeur, voilà une belle journée en perspective ! Son corps, ses mains sont au travail, en mouvement ; elle récolte les fruits mûrs des plantations.
Elle les porte ensuite dans la grange où ils seront préparés pour la distribution dans tous le village. Comme pour effacer la fatigue, elle chasse la sueur de son front. C'est l'aboutissement d'un cycle de labeur ! Tellement satisfaisant ! Mais, c'est déjà l'heure de déjeuner ! Églantine se joint aux travailleurs qui ont participés avec elle, mangeant et discutant joyeusement avec eux. Elle apprécie chaque moment de cette atmosphère de convivialité.
Les adultes, surtout son père, l'incitent à prendre sa journée ; un passage de la journée obligé dont elle a l'habitude. Il n'y a pas cours d'art martiaux aujourd'hui, malheureusement, puisque les gardes avaient dits qu'ils seraient occupés. La jeune adolescente ne se démonte pas pourtant ; elle pratiquera toute seule les mouvements qu'elle connaît avec son épée en bois ! Églantine se sauve donc au pas de course pour récupérer chez elle cette précieuse lame qui lui a été offerte par le garde. Il n'y a pas plus qu'à pratiquer dans un champ de fleur !
Être au milieu de toute ses beautés est parfait pour la concentration ! C'est un pur instant de soi à soi ! Elle enchaine face à un ennemi invisible jusqu'à atteindre ses limites. Après quoi, elle s'effondre toute souriante dans le parterre de fleurs, sa fidèle épée à ses côtés. Une pause enfin ! Elle se met à compter les moutons dans le ciel, à donner des mots sur les formes duveteuses qui excitent son imagination.
Mais voilà, un point noir à l'horizon s'étend en silence. Églantine n'y prête pas attention au début. Comment une si belle journée pourrait-t-elle s'assombrir, d'ailleurs ? Il ne cesse pourtant de s'agrandir, et c'est mal à l'aise, qu'elle décide de retourner au village. C'est au pas de course, et l'épée en main, qu'elle débarque, commence à indiquer cette menace croissante à l'horizon et à poser des questions aux villageois. Les gardes se veulent rassurant, disent que le Grand Mage, le Roi remettront les choses dans l'ordre mais ils n'en mènent pas large. Ce nuage ne vient-t-il pas de la direction de la capitale ?
La mauvais nouvelle, par la grâce de la magie, ne tarde pas à tomber ; la capitale envahie ! Le Roi introuvable et le Grand Mage enlevé ! Des colonnes entières de réfugiés fuyant les dangers des squelettes ! Ce n'est pas bon du tout ! Il faut se préparer à partir avant que les ombres ne recouvrent tout ! Pas le choix, Églantine doit dire au revoir à tout ce qu'elle a connu et se lancer sur les routes ! , elle trouve encore une bonne chose à cette situation : elle a eu le temps de faire ses victuailles et d'emporter ce qui lui tient à cœur !
Le Roi Démon
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à : Eglantine Brin
Toi là ! Eglantine Brin !
Tu es le parfait cliché des habitants de ce fichu Royaume de Petit Paradis ! Te crois-tu en sécurité car tu ne vis pas en centre ville ? Penses-tu avoir le temps de t'enfuir avec ta famille ? Saches que si je suis venu aux portes de ce monde, c'est pour effacer tous ces beaux sourire que vous arpenter chaque jour sans vous inquiéter de rien !
Cependant... Comme tu es encore une enfant, pour ta bonhommie sans fin, je vais te faire un cadeau. Sur le chemin de ta fuite, je vais déposer un œuf minuscule. De la taille d'un œuf de caille, sa coquille pèsera pourtant 8 bon kilos. Si tu le prends avec toi, il risquerait de te ralentir, mais quand tu verras toutes les couleurs pastelles qu'il a, comme s'il était passé au travers d'un arc-en-ciel d'une douce matinée perlée de rosée, seras-tu capable de l'abandonner là, au triste sort d'être écrabouillé par la première godasse boueuse qui passera ?
Je ne vais bien évidemment pas te dire ce qu'il contient, quand va-t-il éclore, ni même s'il va te porter malheur ou non...
La décision te revient ! Pour la suite, on verra...
Églantine Brin
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L'exode a commencé ! Chaque villageois rassemblent ce qu'il peuvent, remplissent leur charrettes, pleurent sur les maisons qu'ils abandonnent. L'émotion est immense. Le ciel noir ne fait que s'étendre ! Ici personne ne sait encore ce qui se passera quand ils passeront sous cette noirceur. Rien de bon, forcément. Pas une seconde à perdre !
C'est le cœur serré que Eglantine contemple le spectacle qui marque la fin d'une vie ordinaire. La jeune fille réajuste la besace qu'elle a rempli de nourriture, de petits objets facile à transporter qui lui sont cher. Pour se réconforter, elle se dit qu'ils verront du pays ! Bien plus que dans toute une vie entière de villageois ordinaire ! Après que tous soient prêts à partir, le triste cortège se met en branle sur l'ordre des gardes à l'air grave. Nul ne sait combien de temps, ils marcheront. Jusqu'à qu'ils seront à l'abri. Mais quand ? L'incertitude demeure. Elle effraie. Elle provoque des sanglots.
Églantine trottine à côté d'une charrette. Elle ressent également cette confusion, cette sensation d'être déracinée. Ses pieds sont robustes, habités aux longs labeur. Les murmures d'inquiétude de ses parents n'arrangent pas les choses : leur avancée ne suffit pas à distancer le ciel noir ! Sur cette note peu positive, Eglantine remarque l'éclat d'un œuf à la coquille arc-en-ciel. Il est magnifique. Voilà de quoi lui faire retrouver l'étincelle d'un sourire !
Tirant un mouchoir de sa besace, elle l'utilise pour envelopper l'œuf ! Eglantine pense lui trouver un meilleur endroit pour éclore et peut-être une maman animal. Qui sait ?
Le Roi Démon
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à : Eglantine Brin
Parfait, tu as fait ton choix.
Maintenant, deux choses : tu ne sauras pas ce que contient cet œuf, libre à toi de le garder, de devenir sa mère ou de le jeter au fond d'un gouffre. En revanche, je peux te dire qu'il éclora d'ici deux semaines (date IRL donc RDV le 16 Juin 2023) .
MAIS ! J'ai oublié de te dire ! Ton précieux œuf, je l'ai volé à sa mère dans le monde des démons ! Et malheureusement pour toi, son gardien (non pas sa mère, attention) l'a suivit dans ce royaume en déchéance. Du coup, votre belle caravane risque d'être un tantinet... secouée.
Un gardien gobelin de rang moyen, accompagné de dix sbires inférieurs de la même espèce, fait irruption non loin de toi et tes compagnons villageois. Ils savent que l'œuf n'est pas loin d'ici, mais ne savent pas que c'est TOI qui le détient. En vérité, ils sont bien contents de croiser quelques paysans à embêter, ils ne pensent plus vraiment à retrouver leur bien. En dehors du leader, ces gobelins ne sont pas bien forts. Mais ils saccagent tout ce qu'ils peuvent et ont la peau dure ! Adieu vos beaux légumes empaquetés : ils vont se faire une joie de les piétiner !
Si tu penses que je t'ai piégé avec cet œuf coloré, saches que c'est mon métier. Retiens que personne d'autre que moi n'a le droit de sourire dans ce désespoir que je m'efforce de créer !
Églantine Brin
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Oh non ! Des créatures vertes, sauvages, décidées à saccager les biens des villageois, apparaissent ! Églantine ne sait pas trop comment ils sont arrivés là, ni les gardes. Mais une chose est certaine : il faut les arrêter avant que tout ne soit perdus ! Ni une ni deux, Églantine range l'œuf enveloppé dans son mouchoir dans sa besace, et tire son épée d'entrainement ! Entretemps, des villageois crient ou fuient, terrorisés par cette violence soudaine et inattendue !
Halte ! , s'écrie-t-elle bravement, encouragée en cela par la présence des gardes et d'autres apprentis comme elle. Vous n'irez pas plus loin ou vous tâterez de ma lame !
Elle l'avoue, elle a la trouille au ventre d'affronter ces créatures ! C'est une situation réelle et dramatique avec des précieux légumes menacés ! Mais la jeune fille n'oublie pas qu'elle a reçu l'entrainement d'Iskandar Valère, le Géant de Feu et une épée en bois ! Églantine brandit sa lame et l'abat sur un sbire inférieur pour l'éloigner d'une charrette. Pas de toute ses forces, car il vaut mieux économiser son énergie dans une telle petite bataille comme le maître l'a enseigné !
Toutefois, c'est une parfaite cible pour se libérer toutes les émotions depuis son départ du village ! Voilà qui accuser de ces tristes émotions ressenties ! Ces viles créatureeeees ! Si elle a le temps d'observer, elle remarque un grand roux qui se démarque au milieu de l'échauffourée, il s'en sort bien avec l'expérience des années à concourir les tournois de Petit Paradis.
Le Roi Démon
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à : Eglantine Brin
Mais c'est que tu m'agacerais ! Ne me force pas à te maudire d'entrée de jeu, jeune insolente !
Saches que ton épée en bois est ridicule. Si ça t'amuses de jouer à Chass-Taupes avec les sbires, tu rigoleras moins quand le Gobelin en chef se postera face à toi. T'es rikiki face à lui ! Une gamine face à un monstrueux et moche adversaire.
D'ailleurs, lui non plus n'appréciera pas ton arrogance. Tu as le temps de regarder ce qu'il se passe à côté ? Grand bien te fasse. Regarde tes proches une dernière fois, fois le Gobelin va activer son pouvoir. A un petit mètre de distance de toi, il te fixe et sourit. Une demoiselle appétissante qu'il n'a probablement pas envie de partager avec sa bleusaille. Il lève doucement les mains et tu entends un *clap* lorsqu'elles se choquent.
D'un coup, tout à changé. Tu as été téléportée au milieu de nul part. Comme tu le devines, il a usé de son pouvoir, mais tu en ignores la conséquence.
Le paysage est mort et brumeux. Le silence est pesant. Tu n'entends plus les bruits de bataille et à vrai dire, tu ne vois plus personne. Tu es seule. Seule face à un gobelin de rang moyen.
Sûr de lui, il s'en va à quelques pas de là pour arracher une énorme branche d'arbre mort. Il en retire les branchette gênantes pour se retrouver ainsi armé d'un gourdin, prêt à t'en faire voir de toutes les couleurs.
Aller, à la revoyure gamine ! J'ai d'autres chats à fouetter.
Églantine Brin
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Quand tu te dis que ça ne peut pas être pire, l'univers semble déterminé à prouver que tu as tort ! Il le fait savoir par un face à face avec le meneur de cette attaque ! Eglantine devine qu'il ne prévoit rien de bon lorsqu'il sourit. C'est le cas. Ils se retrouvent subitement au milieu de nulle part. Rien de reconnaissable. La jeune fille réalise qu'il a dû utiliser son don. Quel qu'en soit la conséquence, elle l'ignore encore.
Elle réalise alors que le gobelin s'éloigne que le paysage est mort et brumeux. Plus de végétation. Plus de fleurs. Plus de couleurs. Que des arbres morts. Le silence la frappe comme un coup de massue. Plus de bruits de bataille ! Plus de cri ! Plus personne de familier. À part cet horrible personnage vert ! Son petit cœur bat plus vite, son souffle se fait plus haché. Elle frissonne. Elle est seule ! Le gobelin a raison d'être sûr de lui. Elle a disparue la courageuse Églantine !
Non ! Noooon ! Ce n'est pas possible ! Pas possible ! NOOOOON !
La peur la gagne. Elle regarde le gobelin s'éloigner, s'emparer d'une grosse branche. Il commence à arracher les branches pour le transformer en gourdin. L'intention est claire. Elle se retrouve face à une horrible créature verte armée d'un gourdin ! La situation, les cris de sa victime doit plaire énormément au gobelin. Le désespoir gagne rapidement Églantine ! Ce que le démon ignore, c'est que les fleurs ont aussi des épines.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHH !
Cherchant des ressources au plus profond d'elle-même, la jeune fille utilise sa magie d'une façon jamais envisagée auparavant. Contrairement à ses magnifiques châteaux de terre sculptés, c'est une affreuse construction de terre destinée à entraver le gobelin ! Eglantine ne s'attarde pas à savoir s'il est correctement entravé ou s'il a survécu à ce brusque déferlement de magie ! Elle court comme une dératée, elle court sans temps mort ! Ses yeux cherchent quelqu'un, une solution pour la sortir de ce paysage mort !
Nooooon !
Eudora Sapphore
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Dans cet Enfer fraîchement apparu, Eudora était un peu perdue. C'est pourquoi elle trouva un coin plus éloigné de cet tohu-bohu, s'assit seule et sortie l'un de ses livres qu'elle ouvrit délicatement. Afin de calmer son esprit, de respirer profondément et de prendre le temps d'assimiler les derniers évènement.
C'était un très bel ouvrage littéraire. Sa couverture de cuir était gravée adroitement et offrait des détails que seuls un regard affirmé pouvait desceller. Ses pages jaunies par le temps n'étaient que très peu cornées. C'était l'un des livres préférés de sa défunte grand-mère et la jeune mage comprenait tout à fait pourquoi. Sans même lire son contenu, il inspirait une première histoire par son apparence. De même, son odeur était familière et réconfortante : un vieux bouquin qui émanait de lointaine effluves de parfum... Que cela rendait nostalgique... Et si on pensait de plus à ce départ soudain de la ville... Le cœur d'Eudora se serra. En y repensant, ce moment d'horreur n'était pas qu'épouvantable : il était également profondément triste. Chaque habitant du royaume venait de quitter sa maison, son village... certains se retrouvaient sans leurs proches. C'était un jour bien sombre pour Petit Paradis et ses habitants. La tête baissée au dessus de son livre, le nez rouge presque en train de dégouliner...
« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHH ! »
Eudora tentait de retenir les larmes qui avaient remplies ses yeux quand elle sursauta de tout son être à l'entente d'un cri aigue de peur. Ca ne venait pas de la direction d'où provenait Eudora, mais de l'opposé. Plus loin dans la brume. Elle rangea son précieux opuscule dans sa besace et se releva en essuyant ses yeux d'un revers de la manche. Qui avait pu partir si loin des autres ? Il fallait être inconscient !
Elle décida de se rendre sur place, pour vérifier que cette voix ne soit pas blessé. D'un pas accéléré, elle avançait néanmoins à tatillon : difficile de voir dans cette purée de pois ! Elle finit par deviner deux silhouettes. Ralentissant l'allure afin de ne pas s'attirer de problème (on ne sait pas ce qui se cache dans la brume), la citadine s'avança discrètement en se cachant derrière ce qu'elle pouvait.
Elle étouffa un hoquet de terreur quand elle vit un énorme gobelin face à une petite fille. Il tenant une grosse massue qu'il brandissait d'un air menaçant.
La peur fit activer inconsciemment les visions d'Eudora. Elle savait maintenant ce qui allait se passer dans les quelques secondes à venir.
Si elle n'en avait jamais vu, elle avait lu certaines choses sur les gobelins. Ils sont de bons soldats et surtout de bons traqueurs. Si la jeune fille blonde souhaitait s'échapper des griffes de son agresseur, il lui faudrait quelque chose en plus... Eudora trouva une énorme touffe d'herbes sèches dans une main qu'elle embrasa à l'aide de deux silex, avant de rejeter ces derniers à terre pour saisir une bonne poignée de terre dans sa seconde main.
Quand elle vit le gobelin entravé, elle s'approcha en vitesse (enfin, du plus vite qu'elle pu avec la frayeur qu'elle ressentait). Tremblante, elle jeta le sable dans les yeux du gobelin, lâcha les herbes enflammées à ses pieds et saisi la jeune fille perdue pour l'emmener loin d'ici. Aveuglé par la terre, le monstre mettrait plusieurs minutes avant de pouvoir rouvrir les yeux. Restait à savoir si l'herbe sèche avait suffisamment brulée et fumée pour s'incruster dans le nez du gobelin et perturber son sens de l'odorat...
Eudora couru en attirant l'égarée en direction du groupe d'habitants le plus proche. Celui d'où elle venait. D'où venait peut-être aussi cette demoiselle ?
Elles ne mirent que quelques instants à rejoindre le groupe. C'est ce qu'on appelle prendre la poudre d'escampette en bonne et due forme.
Essouflée, Eudora reprenait son souffle tant bien que mal, le dos courbé, les mains s'appuyant sur les genoux. Elle tourna la tête pour regarder la blondinette d'un oeil.
- Est-ce que... *respire* ça va ? Qu'est-ce que tu faisais là-bas toute seule ? C'est... *respire* très dangereux !
Suhr
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La Nuit éternelle vient de tomber Feat des gens
Tête la première, tu t’écrasas lourdement au sol, la chute à peine ralentie par un tapis d’herbes mortes. Une première anomalie que tu remarquas alors que ta joue endolorie frottait encore une feuille séchée : l’instant d’avant, vous étiez, Noaz et toi, dans une région glaciale du royaume démoniaque. Tu n’y avais jamais vu la moindre plante. La seconde irrégularité, tu la sentis en ouvrant les yeux. Une brume sombre, un voile épais dissimulait les environs. Plus important encore : tes yeux piquaient affreusement.
Petit à petit, tu pris le temps de te relever en vérifiant au passage que tu ne t’étais fracturé aucun os malgré la douleur générale affectant tes membres. Heureusement, tes bras et jambes semblaient toujours solidement attachés au tronc, et aucun organe ou muscle n’était impacté. Ne sait-on jamais, tu n’étais pas étranger aux accidents idiots.
Assis sur les fesses, des larmes perlant aux coins de tes yeux, tu les épongeas avec ta manche avant de pousser un cri de surprise et de grimacer : tu venais de te mettre de la terre, accrochée à ton vêtement, dans les mirettes.
— Noaz…, lanças-tu dans une direction aléatoire dans l’espoir d’entendre la voix de ta jumelle.
Une voix qui ne se fit pas entendre, puisque le silence complet s’ensuivit.
Un élan de panique s’empara de ton corps. Si ta sœur ne répondait pas, peut-être était-ce parce qu’elle s’était blessée en atterrissant, et qu’elle s’était évanouie. Cela dit, vous aviez tous les deux trébuché dans un portail, la possibilité que ta jumelle ait été téléportée ailleurs n’était pas nulle. D’ailleurs, elle était bien passée par le portail, Noaz, ou est-ce que ton esprit te jouait encore des tours ?!
Noaz, réponds…
Si ta jumelle n’avait pas entendu ta voix, peut-être entendrait-elle ton appel par la pensée.
Ce moment d'horreur l'a fait courir comme une dératée loin du gobelin. La brume est omniprésente. Elle n'est pas certaine d'où elle se trouve mais le sol est jonchés d'herbes, de fleurs mortes ! Mais quelle affreuse créature verte la séparer de tous ce qu'elle connaît, de ce qu'elle a connu !
Les fleurs…
Eglantine ne s'occupe pas de ce qui se passe derrière elle. La jeune fille n'a aucune idée du fait que le gobelin vient également de se faire bruler les narines à coup d'herbes grillées. À sa grande surprise, il y a un group de personnes dans cette brume ! Elle se retourne subitement, l'épée en bois au poing croyant que le gobelin l'a suivi ! Prête à taper si nécessaire !
Plus de peur que de mal ! J'étais avec ma famille, mes amis puis l'affreux et ses sbires nous ont attaqués pendant qu'on quittait notre village ! Ils voulaient nous faire du mal ! L'affreux a pas aimé que je tape sur ses amis alors il a utilisé son don pour m'envoyer au milieu du nulle part ! Là où les fleurs sont mortes ! Mais, n'est-ce pas dangereux pour toi aussi, toute seule ?
Noaz'ri
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Noaz, réponds…
- Nh… oui Suhr… je me lève… nnh, encore 5 min…
D’un démon apeuré à un rocher. Voilà ce qu’il y avait devant moi, maintenant, alors que j’ouvre les yeux réveillé par la voix de mon frère qui raisonne dans ma tête. Je ne comprends pas tout de suite ce qu’il se passe, je n’étais pas en train de dormir, si ? Je me frotte l’arrière de la tête… Je viens de me redresser et surtout de me réveiller dans un coin un peu… c’était quoi ça d’ailleurs, de la terre ? Et il y avait un truc tout frais et doux, de l’herbe je crois. Mh… Mais, je regarde un peu autour de moi, tout est assez flou, je sens même quelques choses couler sur mon front, je le touche et je le lèche. Mh, ah oui, c’est bien du sang. Je regarde devant moi et je soupire,
- Evidemment. J’ai dû atterrir sur un rocher, comme par hasard.
Noaz, réponds…
Je me redresse d’un coup, sur mes deux jambes. Voyant que mes jambes sont courtes j’en déduis que j’ai perdu mon apparence de gros démon quand je me suis cognée. Oui, c’était plus pratique pour chasser, j’avais pris des gros bras… J’étais donc sous ma vraie apparence. Je me frotte la tête et j’essaye de penser très fort, même si une douleur vient me piquer,
- Suhr ! Tu es où ?! criais-je à voix haute en même temps que je le pensais.
Peut-être qu’il n’était pas si loin. Levant le bout du nez, je commençais à humer l’air. Beaucoup trop d’odeur : la brume, la terre fraichement retournée, des os ? et d’autres créatures inconnues… Oui, beaucoup trop de chose. Alors, titubant légèrement et frottant ma blessure comme une guerrière avec la manche de ma robe déchirée, je commence à marcher à la recherche de mon frère, en tout cas, je captais sa télépathie, donc il ne devait pas être loin. Enfin, j’espère. Je commence alors à m’éloigner des rochers et bientôt, il n’y avait que des herbes froides et… agréables ? Une sensation que je ne connaissais pas trop mais ça me donnait envie de griffer ces petites brindilles qui me chatouillaient, ça m’énerve ce truc, pourquoi y en a partout ?
Mmmh. Je suis navrée pour toi, mais je viens t'informer d'un petit... contre-temps ?
Eglantine Brin a écrit:
Cherchant des ressources au plus profond d'elle-même, la jeune fille utilise sa magie d'une façon jamais envisagée auparavant. Contrairement à ses magnifiques châteaux de terre sculptés, c'est une affreuse construction de terre destinée à entraver le gobelin !
Le pouvoir d'Eglantine est la Géokynésie. Le problème, c'est que lorsqu'elle s'en sert et construit quelque chose, elle créé un trou ailleurs, sans savoir où, d'une taille équivalente à la quantité de terre qu'elle a utilisé. Pour entraver un gobelin moyen de façon solide, je dirai qu'il lui a bien fallu 1,50m cube.
Du coup, manque de bol, le trou s'est formé, d'un coup d'un sel, juste là où tu te trouves. Avec tes 1m55 de haut, c'est presque à ta taille. Tu sais escalader ? Je pense que si tu te mets sur la pointe des pieds tu dois pouvoir voir au dessus !
Suhr
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La Nuit éternelle vient de tomber Feat des gens
La vision floue, tu attendais que les larmes délogent les particules de terre dans tes pauvres yeux quand une voix familière se fit entendre, au loin. Noaz’ri était en vie. Plus important encore : tu n’étais pas le seul à être tombé dans les méandres du portail, sorti de nulle part. Qui est-ce qui l’avait mis là, ce maudit téléporteur ? Si tu retrouvais le coupable, il passerait un sale quart d’heure.
Au moment où l’espoir t’avait regagné, suffisamment pour que tu t’apprêtes à te relever, le sol se déroba soudainement sous tes pieds, t’entraînant dans une nouvelle chute de plus d’un mètre. Génial, cette fois, c’est sur le dos que tu étais lourdement tombé. Sous tes épaules douloureuses, tu sentais des bosses de terre éparses. La sensation était loin d’être agréable.
— Noaz, je suis par là ! T’exclamas-tu tandis que tu prenais appui sur tes mains pour retrouver un semblant de stabilité.
Oui, l’indication était vague, mais tu ne doutais pas de la capacité de ta jumelle à suivre le son de ta voix.
Rassuré par sa présence, quelque part, à seulement quelques mètres de toi, ton angoisse se calma légèrement. Une fois debout, tu posas les mains sur les hanches, prêt à affronter ce nouvel imprévu qui te séparait de Noaz : comment diable allais-tu sortir alors que tu étais au fond d’un gouffre à peine plus petit que toi ? Ta force physique n’était pas suffisante pour que tes mains seules puissent soutenir ton propre poids, du moins, pas sans aide extérieure.
Si le trou dans lequel tu te trouvais désormais était davantage sphérique, tel un bol que l’on aurait enfoncé dans la terre, tu aurais pu prendre appui sur la pente pour t’élancer hors de la fosse, mais hélas, ce n’était pas possible.
Tu n’avais pas le choix, si tu voulais sortir d’ici, tu allais devoir te salir les mains, littéralement. Avec soin, tu te mis à creuser des petits trous dans la paroi terreuse, à intervalles plus ou moins réguliers, et ce afin de t’en servir d’appui. Au bout du quatrième, qui se situait à hauteur de ton visage, tu sentis une vive douleur à l’auriculaire, comme une morsure. En écartant la main, tu vis la truffe sale d’une taupe dépassant de la cavité. Dégoûté par cette découverte, et énervé après un énième coup du sort, tu saisis la bestiole par la peau du cou avant qu’elle ne puisse s’échapper, et tu l’envoyas de toutes tes forces dans le ciel, le plus loin possible de toi.
Ce parasite en moins, tu repris ton affaire, et finis le dernier trou dans la pente escarpée, prenant soin de tasser la terre pour renforcer ton ouvrage. Une fois ceci fait, tu escaladas difficilement, avant de réussir à retrouver ta liberté.
Toujours cette sensation étrange, les petits trucs qui chatouille. C’est vraiment désagréable.
Me déplaçant sans trop savoir où j’allais, je cherchais à capter le son de la voix de mon jumeau, il me donnait quelques indications en criant mon nom, je soupirais un peu :
je suis par là, par là, tu n’as pas plus précis Suhr ?! pensais-je en râlant.
Mais effectivement, c’était déjà bien comme indication, mais très vite plus aucun bruit, je relevais la tête, inquiète : il lui était arrivé quelque chose ? Alors j’accélère le pas, je longe d’autre rocher et bientôt l’herbe chatouillante fait place à de la terre, baissant la tête je vis une grosse crevasse avec une odeur d’os : des squelettes seraient passés par là ? Mh, plutôt étrange, ils sont peut-être même encore dans le coin. Alors là, je commence vraiment à m’inquiéter : un endroit étrange, des trucs qui chatouilles les pieds, des crevasses, des squelettes et Suhr qui ne répond pas ? Boarf, à part Suhr qui ne répond pas, rien de très alarmant, le quotidien quoi. Mais bon, j’aimerais quand même savoir où est mon frère. Bon, j’ai l’impression qu’une éternité se passe mais en réalité, il n’y a que quelques minutes qui s’écoulent.
Toujours en avançant, une petite douleur se fait ressentir, tiens voilà autre chose. Je grimace et je mets mes deux mains sur ma tête comme si ça allait faire partir la douleur plus rapidement, je regarde alors “l’objet” de ma douleur. Je cligne des yeux… qu’est-ce que ? C’est tombé du ciel, mais, ça vole cette chose ? Dans mon périple à la recherche de mon frère, je ne m’attendais sûrement pas à recevoir une taupe sur la tête. Plutôt fâchée, je donne un coup de pied dans ce truc gisant presque au sol, j’ai l’habitude de me prendre des trucs sur la tête mais… une taupe ?! Je donne mon plus beau coup de pied, envoyant valser l’animal. Nan mais oh !
Une fois débarrassée de cette chose, je vois une silhouette au loin et reniflant un peu, je fais un grand sourire : cette fois, plus de toute ! Je commence alors à courir et je me jette sur la silhouette :
Shmi, la lamia, serpente dans les réseaux souterrains des Enfers. Plus froids. Elle est affamée. Ses grands yeux rouges, explosés par la fatigue, guettent des proies. Deux petits démons passent, inconscient de la prédatrice tapie, à l'affût. Elle peut en rendre grâce au Roi Démon de lui avoir accordé des écailles qui peuvent la camoufler. Un paradisien aurait chipoté en disant que c'est simplement une grâce de la nature. Et d'évoquer les serpents et équivalents paradisiens des lamias. Mais, elle n'en a jamais rencontré. Ce qu'elle ignore ne peut donc lui faire de mal.
Le problème, c'est que ses futures proies ont disparues alors qu'elle a veillé à les suivre discrètement. Donc, les repas se sont envolés ! Par les cornes du Roi Démon ! Quel vilain tour ! Quellee magnifique manigance ! Irritée par son échec, elle attrape son casque et le lance contre un recoin. Encore. Encore et encore jusqu'à qu'il disparaisse au lieu de rebondir et d'émettre. Hum ? De toute sa vie de lamia, elle ne se rappelle pas de ce genre de phénomène. Cela fait retomber d'un coup sa colère. Curieuse, elle examine la boule d'ombre. Très intriguant !
Shmi passe la main puis découvre aussitôt qu'elle ne peut pas la retirer. Elle prend appui sur sa queue, convaincue qu'en forçant avec tous les muscles de son corps, elle arriverait à se libérer. Un échec. Complet. Là voilà coincée avec un bras happé par une boule d'ombre ! Pire à chaque tentative de retirer son bras, elle ne fait que l'enfoncer un peu plus ! Elle peste. Décide de réfléchir à tête reposée plutôt qu'énervée. Shmi l'a bien compris : sa situation actuelle n'est pas de celles qui peuvent se régler par la colère.
C'est le branle-bas ! La lamia convoque une réunion avec des amis imaginaires ! Que chacun présente ses idées pour la tirer de ce piège. Parce que ça en a l'air tout d'un ! La discussion est animée, elle s'enflamme lorsque les amis imaginaires arrivent à deux consensus : se couper le bras ou se jeter à queue jointe dans le piège ! L'assemblée de ses amis imaginaires est un joyeux chaos ! Il est temps pour Shmi de trancher ! Pour elle, ça semble représenter moins d'efforts et de douleurs de se jeter dedans ! Dont acte.
Première remarque : elle est en pleine chute libre, alors elle étend ses ailes, qui ne sont pas là pour décorer, afin de planer et amortir le choc. Dans le brouillard, la naga ne voit pas grand-chose. Elle reste aux aguets craignant une attaque d'un démon. Posant sa masse sur le sol, la deuxième qu'elle remarque est la douce texture de l'herbe morte ! Elle fournit une chaleur plus faible !
Ca change des températures extrêmes habituelles des Enfers ! Shmi aime bien ! La lamia trouve son casque écrasé, le ramasse pour s'en recoiffer. Elle va faire une sieste après toutes ces péripéties ! Elle entend le grand cri de Noaz'ri. Elle se redresse, prête à bondir sur le moindre signe de vie. D'où est-ce que ça vient cet appel dans ce brouillard démoniaque ? Est-ce qu'il s'agit de ses repas évaporées ? Au temps pour sa sieste.
Eudora Sapphore
Messages : 13
- Plus de peur que de mal ! J'étais avec ma famille, mes amis puis l'affreux et ses sbires nous ont attaqués pendant qu'on quittait notre village ! Ils voulaient nous faire du mal ! L'affreux a pas aimé que je tape sur ses amis alors il a utilisé son don pour m'envoyer au milieu du nulle part ! Là où les fleurs sont mortes ! Mais, n'est-ce pas dangereux pour toi aussi, toute seule ?
Eudora observait la gamine qui déballait toute son histoire. Bah dis donc… Elle prit son courage tant bien que mal pour répondre correctement à la blondinette et tenter de la calmer.
- Heum… Ecoute… Je, je, je pense qu’il ne nous retrouvera pas. Pour ta famille… je, je pense qu’elle n’est pas ici… car je n’ai pas vu de, de gobelins au…autour de nous. Mais. hm… je suis sûre.. que tout va bien p… pour eux. Regarde, tout Petit Paradis est… ici. Vous… vous vous retrouverez.
C’est pas trop mal. Pour accompagner ses paroles, elle posa une main sur l’épaule de la petite et fit un geste démonstratif de son autre main pour lui faire remarquer le monde présent en ce lieu. Elles avaient rejoint le lieu de départ d’Eudora. On y retrouvait tous ces bons gens du Royaume de Petit Paradis qui venaient de fuir leur belle ville. Le coeur était toujours au beau fixe : ils avaient beaux être à la rue, les habitants commençaient déjà à s’entre aider de nouveau. C’est comme ça ici.Tout le monde est un peu une famille, même si on ne se connaît pas.
- On… on devrait trouver des gardes… pour parler… de ton histoire et… et des gobelins. Il, il, il faut que tout le monde… soit au courant. Tu es d’accord ?
Églantine Brin
Messages : 15
S'il nous retrouve, j'ai de quoi lui taper dessus et l'entraver ! Je nous défendrai ! Tu dis que c'est un gobelin ? Qu'est ce que tu sais d'eux ? Il y en a d'autres qui peuvent nous menacer ? On est toujours sur Petit Paradis ? Je ne l'aurais pas cru… C'est tellement contre-nature cette végétation morte ! Tu as sûrement raison, je les retrouverai !
Visiblement, sa nouvelle amie n'est pas toute seule. Elle se trouve avec une autre colonne d'habitants qui viennent de perdre leurs maisons. Ils s'entre-aident déjà malgré les drames qui viennent de leur arriver. Prévenir les gardes ? Bien sûr ! Ces gobelins sont dangereux et il est difficile de savoir quand ils apparaitront de nouveau !
Les gardes, oui ! Ils doivent être au courant qu'ils peuvent être attaqués ! Ils nous protégeront mieux en sachant que des créatures agressives sont apparues ! Ils ont détruits nos victuailles de légumes et de fruits quand ils nous ont attaqués ! On ne sait pas combien de temps on devra marcher, alors il ne faudrait pas qu'on perde aussi la nourriture et l'eau !
Je m'appelle Eglantine, Eglantine Brin, au fait ! Et toi, tu t'appelles comment ? J'aimerai beaucoup entendre ton histoire !
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